Blogia
Raúl Herrero

In memoriam Bernard Leonard par F.Arrabal

In memoriam Bernard Leonard par F.Arrabal

Salut l’artiste!



Je me souviens comme tu étais fusionnant amour et amitié.

Je me souviens comme tu étais incendiant oublis et naufrages.

Je me souviens comme tu étais polissant topazes et regards.

Je me souviens comme tu étais alliant signes et signaux.

Je me souviens comme tu étais recherchant exils et retours.

Je me souviens comme tu étais accordant questions et réponses.

Je me souviens comme tu étais transformant l’éternité et ses instants.

Je me souviens comme tu étais cherchant la pierre et le feu.

Je me souviens comme tu étais chantant avec souffle et modulation.

Je me souviens comme tu étais fleurissant l’arbre et la vie.

Je me souviens comme tu étais sortant sur ta terrasse et tes étoiles.

Je me souviens comme tu étais atteignant astres et astérisques.

Je me souviens comme tu étais tatouant ta main et ta joue.

Je me souviens comme tu étais déchiffrant le fil et le secret.

Je me souviens comme tu étais rêvant sans chimère ni utopie.

Je me souviens comme tu étais visitant l’or et le pavillon.

Je me souviens comme tu étais blessé par dédains et déluges.

Je me souviens comme tu étais protégé sous les jupes du ciel.

Je me souviens comme tu étais décidé parmi les mythes et comètes.

Je me souviens comme tu étais forgeant esprit et fantaisie.

Je me souviens comme tu étais interrogeant absence et perversité.

Je me souviens comme tu étais glissant harmonieux et différent.

Je me souviens comme tu étais argumentant par forêts et labyrinthes.

Je me souviens comme tu étais enrichissant lisières et chevelures.

Je me souviens comme tu étais transmettant essence et existence.

Je me souviens comme tu étais multipliant vagues et traces.

Je me souviens comme tu étais armé de mousse et de gloires.

Je me souviens comme tu étais affrontant périls et pelages.

Je me souviens comme tu étais pénétrant mes doutes avec ta dune.

Je me souviens comme tu étais embrassant des espoirs sans épines.

Je me souviens comme tu étais brisant grilles et intransigeances.

Je me souviens comme tu étais chechant l’ineffable dans le miroir.

Je me souviens comme tu étais soupirant chrysalide et papillon.

Je me souviens comme tu étais piaffant sur le coursier du Paradis.

Tu arrives à la falaise

et à moi

vague après vague

dans tous les siècles des siècles.

Salut l’artiste!

Arrabal, Paris



Lu superbement par l’acteur J. Barbouth le 30-VI-08 au Colombarium du Père
Lachaise.

 

(Agradecemos a Fernando Arrabal que nos permita reproducir este poema inédito dedicado a su amigo Bernard Leonard.)

0 comentarios